Taba-Taba

Patrick Deville

Seuil

  • Conseillé par (Libraire)
    19 août 2017

    En 2013, à la mort de sa tante Simonne, Patrick Deville se retrouve en possession des archives familiales. Il se plonge alors dans l'histoire de sa famille paternelle depuis leur arrivée en France en 1862 jusqu'à aujourd'hui. Tout commence avec une photo jaunie d'une petite fille en blanc qui a 4 ans et qui débarque du Caire avec ses parents. Cette petite fille c'est Eugénie Joséphine, l'arrière grand mère de Patrick Deville, qui est une sorte de fil rouge de ses recherches. Au volant de sa Passat grise, il refait le parcours de ses aïeux jusqu'à Saint-Nazaire leur port d'attache. Avec souvent une touche d'humour et au fil des ses réflexions, de ses voyages, de ses rencontres il met cette histoire familiale en perspective avec l'histoire nationale pendant près d'un siècle. Au final nous avons devant nous un roman foisonnant d'anecdotes sur la vie quotidienne en France, foisonnant aussi d'aventures et de voyages. Foisonnant et passionnant! Valérie


  • Conseillé par
    12 novembre 2017

    La route de soi

    Auteur de « Peste et Choléra », prix Femina 2012, Patrick Deville aime se pencher sur les personnalités voyageuses. Dans ce roman autobiographique, il est l’explorateur de sa propre généalogie. On entre dans un espace intime qui s’élargit au monde, comme toujours chez cet écrivain bourlingueur qui mène à bien une entreprise passionnante.

    **L’enfance dans un asile**

    Tout commence avec un souvenir d’enfance ; Patrick Deville a passé les huit premières années de sa vie au Lazaret de Saint-Brévin-les-Pins, en Loire Atlantique. Le lieu, après avoir isolé successivement les malades contagieux accostant à Saint-Nazaire, puis les prisonniers allemands de la Seconde Guerre mondiale, est reconverti en hôpital psychiatrique où Paul, le grand-père, travaille comme gardien et loge avec sa femme et ses deux grands enfants.

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  • Conseillé par
    6 octobre 2017

    19e siècle, 20e siècle, 21e siècle

    Je qualifierais ce roman d’ode à l’hippocampe cérébral, cette structure du cerveau qui joue un rôle central dans la mémoire et la navigation spatiale. Car ce livre condense la mémoire de l’Histoire des 19e, 20e et 21e siècles en résumant les grands événements mondiaux ; en effectuant des rapprochements avec l’actualité. De plus, le narrateur voyage au fil des pages : Lafrançaise (dans le Tarn-et-Garonne), les Vosges, mais aussi Saigon ou Antananarivo, et j’en oublie tellement. Pourtant, le narrateur ne peut oublier celui qu’il a baptisé Taba-Taba et auprès de qui il s’asseyait, enfant, sur les marches de l’asile psychiatrique. Taba-Taba répétait cet alexandrin : Taba-taba-taba / Taba-taba-taba. Jamais il ne bougea, jamais il ne dit autre chose. Ainsi, l’auteur embrasse dans cette somme les deux pôles de l’humanité. Je dois confesser que ce roman (mais je pose la question : est-ce réellement un roman ?) est parfois ardu à lire : tant de détails historiques, tant de pays dans une seule page, j’ai failli en perdre mon latin. J’aurais aimé plus de romanesque : en apprendre plus sur la vie du narrateur au temps de Taba-Taba, sur les amours de ses parents, sur sa propre relation avec Yersin. Une lecture en demi-teinte, donc, dans laquelle si je n’ai pas trouvé de souffle romanesque, j’ai au moins trouvé un souffle historique.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du gymnaste, comprenez le grand-père du narrateur, sur les routes tout au long de sa vie pour fuir la guerre.

    Quelques citations :

    « Les livres sont des rapaces qui survolent les siècles, changent parfois en chemin de langue et de plumage et fondent sur le crâne des enfants éblouis. Des années encore et je lirai cette phrase du Journal d’un lecteur d’Alberto Mangel : « Pour Machado de Assis, de même que pour Diderot et Borges, la page-titre d’un livre devrait comporter les deux noms de l’auteur et du lecteur, puisque tous deux en partage la paternité.’ (p.26-27)

    « (…) je tentais de saisir la simultanéité du monde pendant ces quelques journées. » (p.204)

    « Les maquis ne cessent de harceler les Allemands qui ne cessent de martyriser les civils. C’est la grande question de la violence dans l’Histoire résolue depuis la Révolution française. Le droit ne s’installe pas par les moyens du droit. L’action terroriste illégale peut n’être pas illégitime. » (p.262)

    http://alexmotamots.fr/taba-taba-patrick-deville/