L'opium des élites, Comment on a défait la France sans faire l'Europe
EAN13
9782246815297
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'opium des élites

Comment on a défait la France sans faire l'Europe

Grasset

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Raymond Aron avait analysé en son temps l’emprise du communisme sur les
esprits dans L’opium des intellectuels.
Et si l’opium des élites était aujourd’hui l’européisme  ?
On nous endort tous les cinq ans en nous promettant des lendemains qui
chantent, alors que les vrais choix politiques ont été opérés il y a plus de
trente ans. Et n’ont jamais été expliqués aux Français, auxquels on a au
contraire raconté des fables lénifiantes.
« La gauche devrait-elle opter pour l’Europe contre le socialisme, ou pour le
socialisme contre l’Europe ? » s’interrogeait François Mitterrand dans une
longue tribune publiée dans Le Monde en 1968. Eh bien, c’est précisément
François Mitterrand une fois Président qui, avec le tournant de mars 1983 puis
l’Acte Unique européen de 1986, a fait prendre à la France puis à l’Europe
entière le chemin du fédéralisme. De sorte que loin d’être un bouclier contre
la dérégulation, comme il nous a été répété à l’envi, l’Europe fut la matrice,
puis le vecteur de la mondialisation libérale.
Mieux (ou pire) : ce sont les Français qui ont été les chevilles ouvrières du
néo-capitalisme financier, les anglo-saxons ne faisant que s’engouffrer dans
la brèche que nous avons nous-mêmes ouverte, avec Fabius et Beregovoy au
pouvoir en France, Delors et Lamy à la tête de la commission européenne,
Chavranski à l’OCDE, Trichet à la Banque centrale européenne (BCE), Camdessus
au FMI et Lamy à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce).
La civilisation européenne était supposée reposer sur l’État, plus l’État-
Nation, plus l’État de droit, plus l’État-Providence. Or, l’État perd son
pouvoir, l’État-Nation est voué aux gémonies au profit d’un fédéralisme hors-
sol qui s’apparente à une religion politique, et l’État-Providence fut
sacrifié, jusqu’au «  quoi qu’il en coûte  » de Macron, sur l’autel de la
rigueur Maastrichienne.
Cela s’appelle l’abdication d’une démocratie, selon la belle mise en garde de
Pierre Mendès France: « L’abdication d’une démocratie: la délégation de tous
les pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique,
exercera en réalité la puissance politique ».
Résultat : aucune majorité présidentielle ou parlementaire n’a été reconduite
en France depuis 1983, le FN est passé de 0,8% des voix à plus de 25%, le
pouvoir régalien parait illégitime ou impuissant, et ce que les élites
appellent le « populisme » gronde.
On connait la formule de Georges Bidault (ministre des Affaires étrangères) en
1953: « Faire l’Europe sans défaire la France ». Nous avons défait la France
en catimini au nom de l’Europe, sans pour autant parvenir à faire l’Europe
démocratique qu’attendent les peuples et pour laquelle plaide l’auteur. Nous
avons en somme perdu sur les deux tableaux.
Un sursaut est possible : après une analyse au scalpel de la décomposition
française (première partie) et une déconstruction non moins rigoureuse de
l'idéologie européenne (deuxième partie), c’est à quoi se consacre la
troisième partie de cet ouvrage.
Un essai politique de fond, puisant aux meilleures sources françaises et
internationales, puissant et argumenté, qui fera date tant il remet en cause
les opinions convenues.
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