Swan Song : Tome 1

Fin des années 1980, Américains et Russes sont sur la ligne de crête de la
tension, prêts à basculer dans un conflit ouvert, la question n’étant plus de
savoir qui a tort, mais qui frappera le premier. Que ce soit Josh Hutchins, le
catcheur géant qui court les routes loin de chez lui, enchaînant les combats
truqués, Roland Croninger, l’ado chétif qui se rêve en guerrier sanguinaire
dans un camp survivaliste au cœur d’une montagne bunker, Sister Creep, une
naufragée de la vie, une sans-abri délirante qui erre dans les tunnels du
métro, ou encore la jeune Swan qui, dans l’ombre orageuse des disputes de ses
parents, semble entretenir un lien mystérieux sinon magique avec la nature,
aucun ne se doute que le monde connaît ses dernières heures. Pourtant,
l’inéluctable cataclysme a démarré, les missiles et les fusées s’entrecroisent
déjà dans le ciel et vont faire s’abattre sur la terre des tornades de feu et
de destruction. Un vent terrible va se lever, les poussières radioactives vont
voiler le soleil, et la vie telle qu’on la connaît va prendre fin. Et dans ce
chaos, Sister, Josh, Swan et Roland, chacun à leur façon, vont lutter contre
les éléments, contre la faim, contre les autres pour tenter de survivre coûte
que coûte. Swan Song, de Robert McCammon, est une chevauchée sauvage dans la
terreur, une œuvre grandiose et troublante, une immense fresque post-
apocalyptique sur les derniers restes d’une humanité se débattant dans la
grisaille d’un hiver sans fin. C’est l’histoire d’une poignée de femmes et
d’hommes qui, dans l’obscurité venteuse d’un monde ravagé par les feux des
bombes nucléaires, tentent de survivre malgré leur déclin apparemment
inéluctable. Malheureusement, quelque chose plus dangereux encore que le froid
glacial, les terres stériles et les animaux sauvages, rôde parmi eux afin de
mettre définitivement un terme à leurs existences déjà précaires – une chose
ancienne aux mille visages, un être sournois et doué d’étranges pouvoirs. Swan
Song, initialement publié en 1987, inédit en français (mais traduit dans une
quinzaine de langues), est le grand livre d’un conteur exceptionnel, un roman
maintes fois récompensé et qui traverse les décennies aux côtés du Fléau de
King, La Route de McCarthy ou Mad Max de Miller, pour nous donner à voir notre
versant le plus sombre et ce qui se cache sous nos masques de civilisation.
Robert McCammon est né le 17 juillet 1952 à Birmingham, dans l’Alabama. Confié
à ses grands-parents après la séparation de ses parents, il sera élevé par
eux. En 1974, il sort de l’université d’Alabama titulaire d’une licence en
journalisme. Il commence à travailler avec des entreprises et des journaux
locaux pour qui il écrit des textes publicitaires, tout en échouant à faire
éditer ses propres nouvelles. Il s’attèle alors à l’écriture de son premier
roman, Baal, publié en 1978. Cette histoire, centrée sur l’opposition entre le
pouvoir limité du bien, et celui, infini, du mal, et la douzaine des romans
qui suivront jusqu’en 1992, consacreront Robert McCammon aux côtés de Stephen
King et Dan Simmons, comme un auteur star du marché de l’horreur et du
fantastique, écrivant de nombreux best-sellers (Swan Song, Stinger, L’Heure du
loup) et remportant une multitude de prix (prix Bram-Stoker pour Swan Song,
Mary Terreur et Zéphyr, Alabama, qui reçoit également le prix World Fantasy du
Meilleur Roman, grand prix de l’Imaginaire Roman étranger pour L’Heure du
loup). Mais Robert McCammon, que son éditeur pousse à se cantonner à ces deux
genres, souhaite explorer d’autres formes littéraires. Et c’est notamment dans
Zéphyr, Alabama, publié en 1991, savant mélange de réalisme magique, de
southern gothic et de passage à l’âge adulte, que l’auteur montre tout son
talent. Un an plus tard, il se retire provisoirement du milieu. En 2002, il
revient avec une série de romans centrés autour du personnage de Matthew
Corbett, Le Chant de l’oiseau, dont chaque volume explore un genre différent.
Aujourd’hui, Robert McCammon vit toujours à Birmingham.