ma verite, L'ex-femme du suspect n° 1 de l'affaire Giraud parle
EAN13
9782809801712
ISBN
978-2-8098-0171-2
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
POLITIQUE, IDEE
Nombre de pages
216
Dimensions
1 x 1 x 1 cm
Poids
285 g
Langue
français
Code dewey
364.152
Fiches UNIMARC
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ma verite

L'ex-femme du suspect n° 1 de l'affaire Giraud parle

De

Archipel

Politique, Idee

Indisponible
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ISBN 978-2-8098-0171-2

Copyright © L'Archipel, 2009.

Sommaire

Page de titre
Page de Copyright
Prologue
1

À Stéphane Munka et à A. K.,
qui ont rendu ma vie un peu moins amère.

À mes filles, sans qui tout ce
que j'ai fait aurait été vain.

À mes très chers collègues.

À tous ceux que j'ai aimés.

Prologue

31 octobre 2004. Géraldine Giraud, fille du comédien Roland Giraud et de son épouse Maaïke, séjourne dans la propriété familiale de La Postolle, dans l'Yonne. Elle est en compagnie de Katia Lherbier, trente-deux ans, qu'elle a rencontrée par l'intermédiaire de sa tante Marie-Christine Van Kempen. Dans la soirée, elles distribuent des friandises aux enfants venus pour Halloween. Le lendemain 1ernovembre, à 20h15, Géraldine reçoit un appel téléphonique d'une amie sur son portable. La communication est brusquement interrompue ; sans doute est-elle hors de portée des relais. Ce sera l'ultime signe de vie donné par les jeunes femmes.

Le 2 novembre, leur disparition est signalée, l'alerte déclenchée. Les enquêteurs du SRPJ de Dijon, secondés par des confrères de Versailles, investissent la région de Sens. Un avis de recherche est placardé : « Disparition de deux jeunes femmes du Sénonais. Signalement du véhicule : Peugeot 206 gris métallisé – 4896S N 89. »

Le temps passe et l'inquiétude grandit. Roland Giraud, très soucieux, tente en vain d'appeler sa fille, « jusqu'à saturation de son répondeur ». Les familles des deux jeunes disparues ne croient pas à une fugue. À trente-six ans, Géraldine offre l'image d'une comédienne bien dans sa peau. Katia passe également pour une jeune femme heureuse de vivre. De l'avis de tous, elles étaient très liées. Pourquoi auraient-elles fait le choix de fuguer ?

Avec les jours, l'inquiétude laisse place à l'angoisse. Les enquêteurs, eux, font leur travail d'investigation.

L'analyse des bornes de relais téléphonique indique que le dernier appel a été passé à Villeneuve-sur-Yonne, près du domicile des parents de Katia. À 21 h 52, dans la même ville, un inconnu retirait de l'argent à l'un des distributeurs avec la carte bancaire d'une des jeunes femmes.

L'utilisation des cartes bancaires des jeunes femmes, tout au long du mois de novembre, va permettre aux enquêteurs de pister leur détenteur. Et les mener à un nommé Jean-Pierre Treiber...

1

Au matin du 23 novembre 2004, les policiers sont alertés par le pompiste d'une station-service de l'autoroute A5. Un individu roulant en direction de Paris à bord d'une 205 cabriolet vient de régler son plein d'essence avec une des cartes bancaires volées. Aussitôt, la brigade de gendarmerie autoroutière se met en état d'alerte. L'homme est interpellé à la sortie de l'autoroute, juste après le rond-point de la D 432 en direction de Blandy-les-Tours. Il n'oppose aucune résistance, tend son portefeuille sans difficulté. Les policiers y trouvent ce qu'ils cherchaient : trois cartes bancaires, dont deux appartenant à Géraldine Giraud et une à Kathia Lherbier, disparues depuis près de trois semaines.

L'individu est conduit au poste de police judiciaire de Melun, à une vingtaine de kilomètres de là, pour y être interrogé. Totalement inconnu des services de police, Jean-Pierre Treiber paraît tout à fait calme. Il se montre poli, se permettant même de plaisanter avec les policiers. Quand on l'interroge sur la provenance des cartes bleues, il explique qu'elles lui ont été données par deux amies...e9782809802948_i0002.jpg

Le 23 novembre ? Une journée comme les autres. Il a fait beau, pour une fois en cette saison. Les heures se sont écoulées comme d'ordinaire, entre travail, discussions avec mes filles, jeux avec mes deux petites chiennes. Puis je suis allée me coucher, encore remuée par le coup de téléphone de la veille. Je pressens que quelque chose de « foireux » va de nouveau me tomber dessus. Mais je préfère ne pas m'écouter et penser qu'il s'agit plutôt d'angoisses irraisonnées. Peut-être est-ce cette fin d'automne, ou encore mes « dépressions » à répétition qui reprennent ? Je suis si fatiguée... Je prépare un concours. Voici quelques jours, je me suis rendue à une journée de formation. C'est un tel bonheur de recommencer à étudier, de m'ouvrir de nouvelles perspectives... Demain, mille choses à faire.

Avant de m'endormir, je lis un peu. Tout est calme. Là-haut, dans leur chambre, mes filles s'apprêtent elles aussi à dormir. Roulées dans leur panier, mes deux petites chiennes somnolent elles aussi. Le calme.

Nuit noire. J'ai posé mon livre, éteint la lumière, fermé les yeux. Malgré ma lassitude, le sommeil me fuit. Je ne peux m'empêcher de penser à Jean-Pierre, mon mari. Plusieurs mois, déjà, que nous ne vivons plus ensemble. Hier soir, il m'a appelée. Il avait l'air bizarre. Il voulait me voir. Pas chez moi. Ailleurs. Dans un endroit isolé, sans les chiennes. Il avait « des choses » à me dire. Quelles choses ? Il a insisté pour me voir encore dans la semaine. Selon lui, c'était très important, urgent, voire vital. C'est moi qui ai mis fin à notre entretien, pressée que j'étais d'emmener Pauline, ma cadette, chez le dentiste. Que me veut-il encore ? Si j'ai décidé de mettre un terme définitif à notre relation, c'est qu'elle n'avait plus aucun sens. Ne me laissera-t-il jamais tranquille ?

J'ai encore dans l'oreille sa voix au téléphone. Une voix chaude, douce, sa voix des bons jours. Une voix familière qui me réconfortait parfois et qui désormais me déstabilise et m'effraie.

Jean-Pierre Treiber est encore mon mari. Celui qui m'a juré assistance et fidélité, mais qui a si mal tenu ses engagements. Sans doute étais-je trop exigeante, mais comment faire autrement ? Dans la vie, il faut se battre ! S'il ne peut le comprendre, je préfère renoncer. Je ne peux plus rien pour lui. Il faut que j'avance.

La sonnette résonne. Les chiennes, en silence, descendent l'escalier. Derrière elles, je dévale les marches. J'ouvre l'œilleton. Trois inconnus.

— Police. Ouvrez !

Sur le coup, je n'y crois pas. Qu'est-ce que la police viendrait faire chez moi au beau milieu de la nuit ? Une idée folle me traverse la tête : ces trois hommes dans la cour, sur le pas de ma porte, sont de faux policiers envoyés par Jean-Pierre qui veut à tout prix récupérer les deux teckels à poil dur, des petits chiens de chasse. Lorsque nous nous sommes séparés, j'ai refusé de les lui donner, sachant qu'il n'en prendrait pas soin. Voilà pourquoi il m'envoie de nouveaux copains. C'est bien la seule explication que je puisse donner à la présence de ces trois types à ma porte.

— Madame Treiber ? lance à nouveau l'un d'eux, autoritaire. Ouvrez, s'il vous plaît. C'est la police. C'est au sujet de votre mari.

Il a beau dire, je n'y crois toujours pas. Je réponds que je vais ouvrir et m'empresse d'aller mettre les chiennes au garage, en sécurité. J'entrebâille enfin la porte que je bloque du pied pour, le cas échéant, la refermer aussitôt...

— Madame Treiber ? Excusez-nous de l'heure tardive. Nous voudrions vous parler. Peut-on entrer, s'il vous plaît ? Nous avons arrêté ce matin votre mari... Il est chez nous, nous sommes en train de l'interroger et avons besoin de vous.

Poli, l'homme n'a pas l'air d'un voyou. Il a même une certaine classe.

Toujours incrédule, je demande à voir leurs cartes. Celui qui a parlé me tend la sienne. Mais n'importe qui peut en avoir une, même moi ! J'exige de voir le badge. Je sens qu'il s'agace. L'un des deux autres sort son badge. Je finis par ouvrir en disant :

— Pardonnez-moi, messieurs, j'ai cru que vous étiez envoyés par mon mari pour me prendre les chiennes de force. Entrez.

Ils se mettent à rire : c'est précisément à ce sujet qu'ils sont là ! Mais auparavant, ils doivent m'expliquer de quoi il retourne. Je ne suis pas vraiment étonnée. Ce genre d'histoire lui pendait au nez ! Malgré tout, je n'imagine pas ...
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