Revue critique 785
EAN13
9782707322630
ISBN
978-2-7073-2263-0
Éditeur
Les Éditions de Minuit
Date de publication
Collection
Revue Critique (785)
Nombre de pages
96
Dimensions
21,5 x 13,4 x 0,6 cm
Poids
112 g
Fiches UNIMARC
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Revue critique 785

Les Éditions de Minuit

Revue Critique

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L’ère Gutenberg a consacré la page comme l’espace même de la lecture. Or cette page, ne sommes-nous pas en train de la tourner ? Nous parlons de « page numérique ». Mais quand on sait (par l’imagerie cérébrale) que la lecture sur la Toile ne mobilise pas les mêmes zones du cerveau que la lecture d’un livre, on s’interroge sur le bien-fondé de la métaphore. Voilà sans doute pourquoi la page, son histoire et ses métamorphoses suscitent un tel intérêt. En témoigne le succès des conférences données en juin à Paris par Anthony Grafton, dont nous publions un entretien avec Roger Chartier, recueilli par Yves Hersant.

Le grand Renaissant de Princeton était déjà connu pour un livre plein de savoir et de saveur sur la note en bas de page, dont l’adoption par les érudits, puis la prolifération jusque dans les romans, ont changé la physionomie des livres. Fabio Akcelrud Durão rend compte ici de quatre ouvrages récents qui retracent cette histoire. Autre facteur décisif de transformation de la page : la lente et sinueuse codification de la ponctuation. La ponctuation est bien plus qu’une (utile) contrainte : elle est le souffle même de la page. Isabelle Serça vient d’en donner une poétique qu’elle étend du livre à l’œuvre picturale ; et Laurent Jenny engage ici le dialogue avec elle. Le « copier-coller » aussi a son histoire, bien antérieure aux technologies informatiques : Andrei Minzetanu nous le rappelle, en écho à Too Much to Know d’Ann Blair, qui analyse les techniques renaissantes de l’extrait et à Uncreative Writing de Kenneth Goldsmith, qui transporte la question de la « gestion de l’information » de la Renaissance à l’âge digital.

Si l’histoire pluriséculaire de la page nous importe, c’est qu’il y a urgence à comprendre ce qu’il advient de la lecture. Vivons-nous une « rupture essentielle », comme le suggère Anthony Grafton ? Et avec quelles conséquences pour la transmission des œuvres et les échanges entre les hommes ?

Sommaire

Présentation

Laurent JENNY : Mises au point

Isabelle Serça, Esthétique de la ponctuation

Fabio Akcelrud DURÃO : L’effet des notes

Andréas Pfersmann, Séditions infrapaginales : poétique historique de l’annotation littéraire (xviie-xxie siècles)

Jean-Claude Arnould et Claudine Poulouin (éd.), Notes. Études sur l’annotation en littérature

« La note d’autorité. Aperçus historiques (xvie-xviiie siècles) », Littératures classiques, n° 64

Bernhard Metz et Sabine Zubarik (éd.), Am Rande bemerkt

Den Rahmen sprengen

Andrei MINZETANU : Pour une histoire du copier-coller littéraire

Ann Blair, Too Much to Know, Managing Information before the Modern Age

Kenneth Goldsmith, Uncreative Writing, Managing Information in the Digital Age

*

entretien

Roger CHARTIER s’entretient avec Anthony GRAFTON : De la page à la Toile. Une rupture essentielle ?

Propos recueillis par Yves Hersant

*

Thomas PAVEL : Shakespeare et Cervantès. Le rendez-vous a-t-il eu lieu ?

Roger Chartier, Cardenio entre Cervantès et Shakespeare. Histoire d’une pièce perdue

Jean-Jacques GLASSNER : Peut-on être illettré en Chine ?

Viviane Alleton, L’Écriture chinoise. Le défi de la modernité

Jean-Rémi MANTION : Une étrange lacune. Le paysage en peinture au xixe siècle

Un siècle de paysages. Les choix d’un amateur

Francis WOLFF : Animaux ou humains ?

Étienne Bimbenet, L’animal que je ne suis plus

*

note

Henri SCEPI : Une biographie de Tristan Corbière « à la limite de l’art »

Jean-Luc Steinmetz, Tristan Corbière. « Une vie à-peu-près »
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