Collectif des lecteurs masqués

Les lecteurs masqués œuvrent incognito...et viennent se greffer aux librairies en poste afin de vous apporter les critiques de leurs dernières lectures.

Conseillé par (Libraire)
23 janvier 2019

Dejà, dans la lecture inachevée d'Aracoeli de mes jeunes années, j'ai eu le sentiment de toucher du doigt un bijou brûlant de la littérature, (à lire plus tard, nécessairement, quand j'aurai grandi), je garde le souvenir d'une Elsa Morante, sombre, douloureuse, intense, extrême, profondément bouleversée et bouleversante
Mais, avec Elsa mon amour, Simonetta Greggio esquisse à traits plus légers, un joli portrait intime de femme lumineuse, compassionnelle malgré ses ''humeurs d'équinoxe''. Quelque chose d'une Colette italienne, avec ses chats, ses arbres, ses oiseaux , ses amours libres et ses fantômes, et sa table d'écriture entre la treille et l'oranger..... où flotte comme une Odeur de Figuier .
L invitation de S. Greggio est claire: Lire, ou re-lire, la grande Elsa Morante pour qu 'elle ne tombe pas dans l'oubli. Message reçu.

Conseillé par (Libraire)
23 janvier 2019

Quand Lisandra, la jeune épouse du psychanalyste Vittorio tombe de sa fenêtre et s'écrase au pied de son immeuble, toutes les imaginations s'emballent, au risque de l'erreur judiciaire..... On est à Buenos Aires, alors on évoque le complot politique, le mari vexé ou trahi, l'amant frustré, l'infatigable professeur de tango jaloux, l'impossible transfert amoureux, le patient tordu...... les hypothèses se multiplient, mais allez savoir, la vérité est peut être ailleurs.....
Ou pas.
Comme dans le Confident, Hélène Grémillon mène la danse, et on se laisse emmener.....Mais je n'en dirai pas davantage:Lisez!

Conseillé par (Libraire)
23 janvier 2019

Comme toujours, la littérature en imaginant des visages ancrés dans la vie ordinaire, parle mieux à nos émotions que le récit précis des batailles et des horreurs commises au nom de l'ordre et de la religion.
On se souvient de l'espoir de liberté né lors des Printemps Arabes, avec le réveil de l'intelligence et de la créativité des jeunes générations du Moyen Orient. On se souvient aussi de la répression terrifiante, exercée, place Tahrir, par la dictature militaire acoquinée aux Frères Musulmans, et à la corruption en général . Puis ce fut le silence indigne imposé aux médias muselés.
Alors, il faut lire et donner à lire "J'ai couru vers le Nil" pour prendre la mesure de l'oppression qui sévit aujourd'hui encore, puisque ce livre reste interdit de publication en Egypte.

Mercure de France

22,80
Conseillé par (Libraire)
23 janvier 2019

Belle découverte de Julian Barnes, avec ce dernier roman ! La seule histoire n'est pas juste une bluette provocatrice, ''inconvenante'' dans une Angleterre corsetée, entre Paul 19 ans et Suzan 48 ans, mariée, deux enfants.
Si le roman commence comme le Blé en Herbe et se poursuit avec un parfum d'Education Sentimentale, ce qui donne du charme à ce livre, c'est la voix mi-ironique, mi -mélancolique du narrateur entrecoupée du silence désaffecté propre aux êtres meurtris. Paul se moque de lui même, déconcerte, et se livre à une introspection existentielle sur le Temps et l'Amour, sur le sens de la Rencontre Essentielle qui change tout, dans le creux d'une vie, qu'importe l'issue....
Un livre magnifique, qui, dernière page lue, continue de cheminer dans la pensée du lecteur.

16,00
Conseillé par (Libraire)
23 janvier 2019

Neverland ne se lit pas comme une complainte nostalgique du charme révolu des jours anciens. Il est plutôt une invitation à revenir (ou s'attarder) aux sources des sensations pures de l'enfance, à distance discrète de la pensée adulte et raisonnable oublieuse des émotions.
Aux confins de la mémoire et de l'imaginaire, il y a du Peter Pan et du petit Prince dans l'air, une manière d'être au monde qui ne se quitte pas nécessairement avec l'enfance. Neverland est une délicate perle littéraire écrite dans une langue douce, poétique et musicale.
Joli moment à partager.