Clara

http://claraetlesmots.blogspot.fr/

Une lectrice sans prétention, amoureuse de la vie qui habite au bout du monde (ou presque). Et un blog pour parler lectures : http://claraetlesmots.blogspot.fr

Conseillé par
2 juillet 2010

A Gooleness, petite station balnéaire du nord de l'Angleterre, Annie à l’approche de ses 40 ans met en doute sa vie de couple. Et il y a de quoi ! Son compagnon Duncan ne vit que pour Tucker Crowe, un ex-chanteur des eighties qui n’a pas donné signe de vie (ou musical) depuis vingt ans.

Ducan tient un blog consacré à Tucker Crowe et piste toute information le concernant. Annie ne supporte plus cette passion démesurée : leurs vacances aux Etats-Unis se sont transformées en un pèlerinage sur les lieux où Tucker Crowe a subitement abandonné la musique et ses fans. Quinze ans de vie en couple, pas d’enfant, pas de projet…
Un miracle inespéré va se produire pour Ducan et quelques poignées de fans disséminés sur la planète : Tucker sort un nouvel album intitulé « Juliet, Naked ». En répondant à un commentaire laissé par Annie sur le blog de Ducan, Tucker va sortir de sa tanière.

Une fois commencé ce livre, je ne l’ai pas lâché ! Un livre tout simplement génial et qui m’a permis de passer un très, très bon moment de lecture. Commençons par les personnages : Ducan est un genre d’Ado retardé qui vit dans son monde. Ce dernier ayant pour centre de gravité son idole chéri. Annie se rend compte que leur couple s’est formé un peu hasard et que les années ont passé en lui laissant un arrière goût de gâchis. Tucker Crowe au début de sa carrière en enchaîné les femmes et l’alcool. Tout comme Annie, il a des regrets et des failles qu’il dissimule sous une carapace. Entre le comportement du fan passionné, ses fantasmes et la réalité, je me suis régalée !

L’écriture est vive, entraînante avec un humour savoureux ! Nick Hornby s’est amusé à glisser des pseudos articles issus de Wikipedia dans le récit sur la carrière de Tucker.

Eh oui, Tucker pourrait être un des chanteurs dont nous collions des posters dans nos chambres d’ado. L’histoire est menée sans temps mort et je me suis attachée à Annie et à Tucker….

En conclusion, j'ai vraiment aimé ce livre !!!!

Laferrière, Dany

Motifs

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1 juillet 2010

A travers ce livre autobiographique, Danny Laferrière nous raconte son enfance à Petit-Goâve. Surnommé Vieux Os, il vit avec sa grand-mère Da. A travers des chapitres très courts, il nous déroule ses journées : l’école, les promenades avec ses copains Frantz et Rico, l’amour qu’il éprouve envers Vava alors que c’est une autre qui est amoureuse de lui.

Petit-Goâve, c’est aussi des rivalités politiques, le clan des joueurs de dominos et celui des échecs qui se réunit chez le coiffeur. Petit-Goâve et ses personnalités comme le notaire Loné , la vieille qui prédit l’avenir.

Vieux Os revient toujours à Da, sa grand-mère, femme respectée par tous à qui l’on demande conseil. Da et son café, Da et sa sagesse acquise au fil des années. Une grand-mère très croyante qui l’oblige à faire ses prières, qui l’aime et le protège. Mais à Petit-Goâve, la pauvreté et la malnutrition sont au coin de chaque rue et il y a la crise politique qui enfle, prête à exploser.
Petit Os devra quitter sa grand-mère pour rejoindre Port- au -Prince.

Comme sur une musique au rythme lancinant, Danny Laferrière nous raconte son pays mais surtout cet amour mêlé d’admiration envers sa grand-mère. A travers les tableaux qu'il nous dépeint, on se retrouve à Petit-Goâve en sa compagnie. On écoute les consersations, on entend le chuchotement du café qui se fait tranquillement.

Je m’attendais à une écriture riche en couleurs, à un phrasé qui chante et je ne l’ai pas trouvé. Il nous restitue ce pan de sa vie avec un regard d'enfant où l'on ressent une maturité et un questionnement.

Une lecture agréable, je me suis laissée charmer par Petit-Goâve et ses habitants.
Mais j’aurais aimé qu’il nous en dise plus, la fin trop précipitée à mon gout m’a prise au dépourvue.

13 mai 1938-7 juin 1940

Points

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30 juin 2010

Un livre dans lequel on picore afin de travailler ses zygomatiques ! Avec Pierre Dac, les années de 1938 à 1940 sont revues et revisitées avec humour. D’un œil critique, il nous ravit avec ses petites annonces, ses offres d’emplois et autres chroniques où l’absurde tient un rôle important. Loufoque, drôle, irrésistible, il épingle un portait de la France savoureux dans laquelle on pioche au gré de ses envies pour rire et sourire !

Pierre Dac joue avec les mots et c’est savoureux !

Ce livre garde une joyeuse dérision intemporelle ! A avoir en permanence sur sa table de chevet et à offrir aux grincheux…

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29 juin 2010

A travers ce livre, on suit l’histoire de deux femmes Emma et Thérèse à partir des années 20. Une histoire d’amour qui a débutée à Nancy quand les deux jeunes femmes préparaient le concours pour enseigner.

Eloignées l’une de l’autre géographiquement, elles s’écrivent, n’aspirent qu’à se retrouver et à vivre leur amour. Emma consigne dans des cahiers leurs correspondances, ses idées et ses pensées. Emma au tempérament gai, découvre des auteurs, s’enthousiasme pour la littérature. Peu avant la guerre, Emma se mariera et se sentira bien seule dans une Alsace partagée. Thérèse, mutée en Bretagne se fait plus discrète, Emma n’apprendra plus tard que son engagement dans un réseau armé en Bretagne. Emma vit mal son mariage et est même distante avec ses enfants. La guerre la plongera dans un isolement et un désarroi plus grand. Arrêtée par la Gestapo le 21 octobre 1943, à Fougères, Thérèse subira des interrogatoires accompagnés de tortures telles qu’elles entraîneront sa mort, le 26 octobre 1943. Thérèse Pierre n’a pas parlé. Ses dernières paroles seront "Ils m'ont tué, mais je n'ai pas parlé".

Emma et Thérèse ont existé et Claudie Hunzinger est la fille d’Emma. Elle s’est inspirée des cahiers de sa mère pour écrire cette histoire, le parcours hors norme de ces deux femmes. Une histoire où l’amour audacieux est retranscrit tout en pudeur. Emma semble plus insouciante que Thérèse, plus discrète, effacée. Parallèlement au récit, l’auteure décrit la montée du nazisme et la guerre qui se profile. Avec la guerre, Emma perdra beaucoup de ses illusions et son mariage n’arrange guère la situation. Deux femmes dont les trajectoires, les espoirs d’émancipation et de liberté seront brisés par la guerre. Dans la dernière partie du livre, Claudie Hunzinger part à la recherche de témoignages afin d’en savoir plus sur Thérèse et sur son engagement durant la seconde Guerre Mondiale.

J’ai aimé ce livre, un premier roman qui aborde des thèmes que j’affectionne. Un hommage à Emma qui a transmis à sa fille le gout la littérature et à Thérèse Pierre, une héroïne qui a donné sa vie pour la résistance en Bretagne. On ne peut être qu’admiratif envers Thérèse.

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28 juin 2010

Germain, 45 ans vit dans une caravane au fond du jardin de sa mère. Il travaille un peu à gauche et à droite, s’occupe de son jardin et passe beaucoup de temps au café avec ses copains. Quand il ne rajoute pas son nom au monument aux morts, il compte les pigeons au parc.

Germain est né d’une histoire brève du 14 juillet. Un manque d’amour maternel, un père qu’il n’a jamais connu, il garde de l’enfance l’indifférence de sa mère et les humiliations de son instituteur qui le considérait comme un bon à rien. Alors forcément, Germain n’a jamais eu envie des mots et des livres, il s’en méfie.
« Tout ça pour expliquer qu’à la fin du primaire j’étais plus souvent à la pêche que le cul posé sur un banc. Ce qui fait que plus tard à l’armée, on m’a classé dans les analphabète, nom dans lequel on entend le mot bête, qui résume très bien de ce qu’on pensait de moi, en plus poli. »

Sur un banc du jardin public, il fait la rencontre de Margueritte, 86 ans, frêle et fragile qui est en maison de retraite. Entre eux deux, une histoire d’amitié et de complicité va se nouer.
Cultivée mais pas prétentieuse, elle respecte Germain. Margueritte aime faire la lecture à voix haute et Germain va prendre goût aux mots. Lui qui avait peur de ce savoir va employer des nouveaux mots, citer Camus à ses copains au bistro ce qui donne lieu à des situations drôles. Mais surtout, il va découvrir de nouveaux horizons grâces à la lecture.

Cette histoire est un plaidoyer sans mots savants ou flonflons pour la lecture et la connaissance. Le narrateur est Germain et on suit son cheminement, ses pensées.

Plus on avance dans le livre et plus ses expressions se modifient. Par exemple, il ne dit plus « baiser » mais « faire l’amour ». J’ai trouvé beaucoup de pudeur et de sincérité dans les réflexions de Germain.