Le Piège de Vernon

Roger Smith

Calmann-Lévy

  • Conseillé par
    6 avril 2015

    Ni blanc, ni noir

    Au rayon polar, Deon Meyer n'est plus seul à porter les couleurs de l'Afrique du Sud. Au côté du " Michael Connelly du Cap " (Meyer est surnommé ainsi car l'Américain Michael Connelly et lui sont amis et partagent une étonnante ressemblance physique), auteur majeur du genre, il faut compter depuis peu avec Roger Smith, qui impose une toute autre sensibilité. Si le Deon Meyer de " 13 heures " et de " A la trace " prétend juste divertir et ne revendique aucun message, il dépeint néanmoins un pays où policiers blancs et noirs s'accordent sur l'essentiel, surmontant leurs rancoeurs et leurs rivalités face au crime, aux gangs et à la corruption. Un pays qui a, depuis la fin de l'apartheid, accompli du chemin. Roger Smith, lui, tend à appuyer sur les points douloureux : une violence endémique et des barrières qui restent infranchissables. Le verre à moitié vide.

    Après " Mélanges de sangs " (2011), " Blondie et la mort " (2012) et " Le sable était brûlant " (2013), " Le piège de Vernon " vient illustrer sa vision sceptique de la nation arc-en-ciel chère à Mandela. L'action du roman navigue entre deux lieux symboliques extrêmes : un complexe de villas hyper-sécurisé en bord de mer et une banlieue-ghetto où s'alignent taudis et bars de nuit. Les blancs aisés chez eux, les noirs pauvres " de l'autre côté de la voie ferrée ", comme au temps de la ségrégation.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u