S'abréger les jours, Le suicide au XVIIIe siècle
EAN13
9782200278717
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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S'abréger les jours

Le suicide au XVIIIe siècle

Armand Colin

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Si « le bonheur est une idée neuve en Europe », le suicide la précède de peu :
ce n’est qu’au XVIIIe siècle qu’il est ainsi nommé et devient une question de
société, débattue dans les salons, dans les confessionnaux et devant les
tribunaux. Car ce sont bien des cadavres qui étaient traînés devant les cours
de justice, promis par l’Église à la damnation éternelle, et condamnés par les
officiers civils, à avoir la mémoire déshonorée, voire « supprimée ». Jugé un
crime horrible, le suicide n’est momentanément dépénalisé qu’en 1791 sous le
double effet de la déchristianisation révolutionnaire et de la sacro-sainte
liberté qui guide désormais les pas des Citoyens, tels de nouveaux héros
antiques. La mort volontaire n’est pas encore dans le grand vent du romantisme
et elle se révèle inscrite dans le quotidien de l’ensemble de la société :
hommes et femmes, jeunes et vieux, riches et pauvres… Pour des questions
d’honneur, de misère, de solitude, d’amour aussi… on « s’homicide soi-même »,
on « s’assassine », on « se défait soi-même » par le fer, le poison ou l’eau.
En s’appuyant sur les rapports de police, les testaments, les anecdotes
relatées par les gazettes ou les journaux privés, l’ouvrage redonne vie à ces
morts et nous montre une humanité familière, touchante et complexe. Les très
nombreux cas étudiés offrent au final un tableau d’une incroyable richesse de
la sensibilité, des formes de sociabilité et des mentalités de ces Français de
la fin de l’Ancien Régime et de l’Empire.
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