- EAN13
- 9782749128924
- Éditeur
- Le Cherche Midi
- Date de publication
- 20/09/2012
- Collection
- Documents
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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L'Humanité censuré
1954-1962, un quotidien dans la guerre d'Algérie
Rosa Moussaoui, Alain Ruscio
Le Cherche Midi
Documents
Sous les ciseaux de la censure.
L'engagement de L'Humanité contre la guerre colonialiste en Algérie lui valut
un déferlement de procès, de censures, de saisies de la part des gouvernements
successifs pendant huit ans, quelle que fût leur couleur, de droite ou
socialiste. Saisi à 27 reprises, le quotidien fera l'objet de 150 poursuites.
La première saisie de L'Humanité remonte au 24 août 1955. Le journaliste,
ancien déporté de Buchenwald, est déclaré persona non grata et expulsé
d'Algérie.
Ceux qui n'ont pas connu cette époque auront du mal à imaginer la frénésie
ayant alors saisi les autorités politiques et militaires en place. La cascade
de saisies qui s'abattit sur L'Humanité s'accompagna régulièrement d'amendes
au montant faramineux. Ainsi, du numéro en date du 7 mars 1961 sorti une
nouvelle fois avec une page blanche, marquée en son centre de ce seul mot : "
Censuré. " À l'origine de la saisie, un article de Madeleine Riffaud sur les
tortures pratiquées à Paris même, en particulier dans les locaux du
commissariat de la Goutte-d'Or, dans le XVIIIe arrondissement.
Cette boulimie d'interdictions provoque parfois des effets contraires à ceux
visés. Ainsi, lorsque L'Humanité est saisi pour la huitième fois, le 30
juillet 1957, pour la publication d'une lettre de l'ancien directeur d'Alger
républicain, Henri Alleg, emprisonné et torturé dans l'immeuble d'El-Biar, la
censure contribua-t-elle à amplifier l'émotion dans l'opinion.
Une page noire de la liberté de la presse en France.
L'engagement de L'Humanité contre la guerre colonialiste en Algérie lui valut
un déferlement de procès, de censures, de saisies de la part des gouvernements
successifs pendant huit ans, quelle que fût leur couleur, de droite ou
socialiste. Saisi à 27 reprises, le quotidien fera l'objet de 150 poursuites.
La première saisie de L'Humanité remonte au 24 août 1955. Le journaliste,
ancien déporté de Buchenwald, est déclaré persona non grata et expulsé
d'Algérie.
Ceux qui n'ont pas connu cette époque auront du mal à imaginer la frénésie
ayant alors saisi les autorités politiques et militaires en place. La cascade
de saisies qui s'abattit sur L'Humanité s'accompagna régulièrement d'amendes
au montant faramineux. Ainsi, du numéro en date du 7 mars 1961 sorti une
nouvelle fois avec une page blanche, marquée en son centre de ce seul mot : "
Censuré. " À l'origine de la saisie, un article de Madeleine Riffaud sur les
tortures pratiquées à Paris même, en particulier dans les locaux du
commissariat de la Goutte-d'Or, dans le XVIIIe arrondissement.
Cette boulimie d'interdictions provoque parfois des effets contraires à ceux
visés. Ainsi, lorsque L'Humanité est saisi pour la huitième fois, le 30
juillet 1957, pour la publication d'une lettre de l'ancien directeur d'Alger
républicain, Henri Alleg, emprisonné et torturé dans l'immeuble d'El-Biar, la
censure contribua-t-elle à amplifier l'émotion dans l'opinion.
Une page noire de la liberté de la presse en France.
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