Marie Stuart, la reine aux trois couronnes, la reine aux trois couronnes
EAN13
9782809801323
ISBN
978-2-8098-0132-3
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Histoire
Nombre de pages
312
Dimensions
10 x 10 x 2 cm
Poids
420 g
Langue
français
Code dewey
941.055
Fiches UNIMARC
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Marie Stuart, la reine aux trois couronnes

la reine aux trois couronnes

De

Archipel

Histoire

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DU MÊME AUTEUR

Les Derniers Jours des Romanov, L'Archipel, 2008.

Vauban, le maître des forteresses, L'Archipel, 2007.

Les Mystères des cathédrales, Éd. de Vecchi, 2007.

Les Grands Assassinats, Trajectoire, 2007.

La Seconde Guerre mondiale, Éd. de Vecchi, 2005.

Voyage au bout de la galaxie : premier guide touristique de la Voie lactée, JMG éd., 2004.

Le Temps manipulé, F. Lanore, 1996.e9782809802702_i0001.jpg

www.editionsarchipel.com

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ISBN 978-2-8098-0132-3

Copyright © L'Archipel, 2009.

Introduction

« En ma fin est mon commencement »

Retracer le destin de la première reine décapitée de l'histoire moderne, c'est conter la mésaventure d'une souveraine évadée de son pays et exécutée dans le royaume où elle avait trouvé refuge. C'est aussi s'interroger sur les relations subtiles – un étrange mélange de crainte et d'admiration – qui se sont tissées au fil des années entre la reine Tudor et la souveraine déchue d'Écosse ; une amitié d'autant plus complexe que les deux têtes couronnées ne se sont jamais rencontrées...

Épilogue paradoxal : la fille bâtarde d'Henri VIII a finalement eu raison de sa cousine, reine douairière de France et prétendante au trône d'Angleterre. Petite-fille de Marguerite Tudor (la sœur aînée d'Henri VIII), Mary Stuart est en effet plus légitime que sa cousine, laquelle est née d'Anne Boleyn, compagne d'Henri VIII condamnée à mort pour adultère. Quoi qu'il en soit, Mary Stuart a beau être la descendante légitime des Tudor, elle est, pour les Anglais, la veuve de François II.

En 1561, après treize ans d'absence, la fille de Marie de Guise et de Jacques V regagne l'Écosse. Si son énergie, sa grâce et son intelligence sont vantées par ses admirateurs et ses ennemis, ses accès d'humeur, sa naïveté politique et ses volte-face à répétition sont dénoncés par tout un chacun. Plus ambitieuse que fanatique, Mary a toujours caressé un rêve : devenir reine d'Angleterre. Son seul désir : être reconnue par sa cousine comme héritière, quitte à renier ses idées et ses croyances.

Les premières années de règne de Mary sont d'ailleurs la preuve de son absence de fanatisme religieux. Loin de vouloir rétablir le catholicisme en Écosse, elle tend la main aux protestants de John Knox, prédicateur qui n'hésite pas à déclarer que la messe est « plus dangereuse que dix mille hommes ». Cinq ans plus tard, Mary est chassée de son pays par ces mêmes protestants aux cris de : « À mort la putain, la sorcière. »

Quand Mary abdique à l'âge de vingt-cinq ans, elle est accusée de tous les maux. Meurtrière, femme adultère, idolâtre, elle quitte à jamais la terre d'Écosse avec une image déplorable. À force de vouloir plaire à tout le monde, Mary Stuart s'est aliéné l'ensemble de son peuple. Après s'être évadée du château de Loch Leven, la reine déchue gagne la terre d'Angleterre au soir du dimanche 16 mai 1568. Sans le savoir, elle referme à jamais la page écossaise de son histoire. D'Angleterre, à défaut de trône, elle ne connaîtra que les geôles : pas moins de dix-neuf ans passés sous la surveillance de sa « bonne sœur et entière amie »...

De la couronne de France abandonnée à la couronne d'Angleterre convoitée (en passant par la couronne d'Écosse confisquée), l'histoire de Mary Stuart est celle d'une reine catholique déchue, emprisonnée et exécutée en terre étrangère par la cousine qu'elle vénérait le plus. Non seulement elle n'a jamais pu s'asseoir sur le trône d'Angleterre, mais elle a été chassée du sien. Son destin brisé brasse près d'un demi-siècle de confrontations dynastiques, de soulèvements nationalistes et de conflits religieux en Europe. Sans avoir réellement régné, Mary est en effet l'enjeu d'un triple duel opposant simultanément les catholiques aux protestants, les Stuarts aux Tudors et les Espagnols aux Anglais. Plongée en pleine guerre civile, la France ne joue qu'un rôle mineur dans les intrigues qui se nouent. Au milieu de cet imbroglio politico-dynastique, Mary se trouve en conflit avec son propre fils, le dénommé Jacques VI. À aucun moment, celui-ci n'interfère auprès d'Elizabeth Ire pour sauver sa mère ; au contraire, il refuse même de partager le pouvoir avec elle.

Dès 1580, le sort de la reine déchue inquiète de plus en plus les chancelleries européennes. Son image de meurtrière et d'adultère s'estompe. Mary Stuart fait désormais figure d'héroïne de la foi. Incontestablement, l'Espagne de Philippe II se pose en leader du front anti-élisabéthain. Au-delà de la prisonnière royale, les défenseurs de la cause marianiste érigent leur idole en véritable victime du protestantisme. Décidé à agir « pour la seule gloire de Dieu », le souverain catholique Philippe II envisage sérieusement un débarquement espagnol sur les côtes anglaises. Il s'agit d'en finir avec l'hérésie anglicane et de libérer la captive papiste.

En 1586, les perspectives de renversement du régime des Tudors et les risques d'internationalisation de l'affaire écossaise assombrissent l'horizon de la prisonnière. Pis encore, Mary Stuart serait la complice d'un projet d'assassinat de la reine d'Angleterre. Autant d'éléments qui poussent Elizabeth à agir. Il faut se rendre à l'évidence : tant que Mary vivra, la reine ne sera jamais en sécurité.

Après avoir sauvé sa cousine à deux reprises, la souveraine anglaise se résout à l'impensable : l'exécution d'une reine. En août 1586, Mary Stuart est explicitement accusée d'attenter à la sécurité du royaume d'Angleterre et à la vie de Sa Majesté. Son sort est désormais scellé...

Victime ou coupable, celle qui fut reine de France et reine d'Écosse a toujours clamé son innocence. Décapitée à l'âge de quarante-quatre ans, la captive de Fotheringay devient, au lendemain de la journée tragique du 8 février 1587, une martyre de la foi : sa mort héroïque fait d'elle un mythe...

Sommaire

DU MÊME AUTEUR
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Introduction - « En ma fin est mon commencement »
Prologue - De l'indomptée Calédonie à l'Écosse turbulente des Stuarts

Prologue

De l'indomptée Calédonie à l'Écosse turbulente des Stuarts

« L'Écosse, c'est l'Angleterre en pire. »

Samuel Johnson (1709-1784)

Pictes, Scots, Angles, Bretons, Celtes et Vikings ont successivement occupé l'Écosse, une terre sauvage, lointaine, pauvre, montagneuse et franchement inhospitalière. Un pays battu par des pluies glacées, noyé dans le brouillard, percé de multiples lacs et perdu aux confins septentrionaux de l'Europe ; un lieu de fission et de sécession. Son histoire chaotique est émaillée d'usurpations, de révoltes et de guerres, entre faits avérés et légende, réel et imaginaire, culture et nature. Riche des montagnes les plus vieilles du monde, la terre d'Écosse est découpée de multiples côtes et creusée d'incroyables vallées ; on peuple ses châteaux de fantômes et ses lacs de monstres. Tour à tour redoutée, convoitée et châtiée, elle subit l'Histoire plus qu'elle ne la fait.

Malheureusement, la géographie a fait de cette terre le pays limitrophe de l'une des plus grandes puissances du monde. Oscillant entre la romance et la tragédie, elle voit son destin confisqué au profit de son puissant voisin du sud. Adossée à la perfide Albion, la « porte arrière de l'Angleterre » est en effet un espace sous surveillance. Dès le XIIe siècle, on ne compte plus les incursions anglaises au-delà de la rivière Tweed. Les relations bilatérales entre les deux pays sont rythmées par plus de quatre siècles de luttes émaillées d'improbables trêves. L'isolement de l'Écosse la contraint par ailleurs à rechercher de puissants alliés continentaux, la France et l'Espagne.

Pourtant, les Écossais ne parviennent pas à s'unir pour contrecarrer les ambitions des grandes puissances. À l'image de leur pays constellé d'îles et de rivières, ils brillent par leurs querelles intestines. La logique des clans prime celle de l'autorité royale. Existe-t-il même un sentiment na...
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