3, Un espoir aussi fort T3 : Les années d'or, Les années d'or
EAN13
9782809802238
ISBN
978-2-8098-0223-8
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Roman français (3)
Séries
Un espoir aussi fort (3)
Nombre de pages
352
Dimensions
10 x 10 x 2 cm
Poids
434 g
Langue
français
Code dewey
843
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3 - Un espoir aussi fort T3 : Les années d'or

Les années d'or

De

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Roman français

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www.editionsarchipel.com

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eISBN 978-2-8098-0974-9

Copyright © L'Archipel, 2009.

1

— Une millionnaire révolutionnaire, je crois que ça ne s'est jamais vu.

La voix ironique d'Arminius.

1 h 30, le 11 juin 1958. Les serveurs prêtés par Potel & Chabot venaient de replier les tréteaux, remballer plats et couverts loués pour le grand dîner donné rue Lalo. Ne restaient plus au jardin que les chaises et les tables de tôle. Philippine venait de dire : « Qu'est-ce qu'on s'est fait chier, bon Dieu, mais qu'est-ce qu'on s'est fait chier ! Ah, j'aurais voulu être communiste ! »

Il n'y avait eu là que du beau monde : trois députés, trois sommités du CNPF, deux banquiers et cinq journalistes de haut vol. Et les deuxièmes et troisièmes couteaux de service accompagnés de leurs épouses. Les compliments avaient plu. Les succès de Sunlove Cosmetics éblouissaient la haute société parisienne depuis quelques années. L'histoire de la jeune résistante, la « petite Jeanne d'Arc », était entrée dans la légende financière française. Pensez, elle ne détenait au départ, en 1948, que quelques parts d'une modeste entreprise familiale de cosmétiques américaine et à présent elle était à la tête d'un empire : non seulement elle possédait Sunlove Cosmetics, mais également les parfums Sansever, qui cartonnaient, des actions dans une grosse société américaine, Family Foods, dans des firmes allemande, anglaise, hollandaise... Une success story, comme on dit. Les politiques surtout avaient flairé l'odeur du fric. Ils étaient venus quémander. Une petite subvention par-ci, une autre par-là. Gilles Gantier, le frère de Philippine, était le suppléant du député Rouvilliers, qu'il avait aidé à gagner la mairie de Genvry et serait député un jour lui aussi. Avec sa fortune personnelle, confortée par celle de sa sœur, il en était qui le voyaient ministre. Ça avait croupionné à fond. Les Wennergren étaient une valeur d'avenir.

Arminius éteignit les lumières, ferma les portes-fenêtres du rez-de-chaussée et suivit Philippine dans l'escalier. Il connaissait les raisons de la colère de sa femme. Depuis le 1er juin 1958, de Gaulle était président du Conseil. Le lendemain, l'Assemblée lui avait donné les pleins pouvoirs pour sortir l'Algérie de la crise. Il avait dit aux colons le 4 à Alger : « Je vous ai compris. » Et le 6, à Mostaganem, il avait crié : « Vive l'Algérie française ! » Il avait entretenu l'espoir des colons de conserver l'Algérie comme partie intégrante du territoire national. Philippine n'avait qu'une vague idée de l'histoire de l'Algérie et aucun lien avec ce pays, mais elle grondait :

— Il se fout de notre gueule !

Comment l'homme qui avait incarné l'indépendance et la fierté d'un pays pendant la guerre avait-il pu prendre position contre le désir d'indépendance d'un autre ? Allemand, Arminius n'avait rien dit. Philippine savait que c'était par délicatesse, et il savait qu'elle le savait. L'un et l'autre savaient aussi qu'elle ne tarderait pas à lui demander de remiser sa délicatesse un moment et de dire ce qu'il pensait de tout ça.

Ça ne serait pas pour ce soir : après un tour dans la chambre de Marc et d'Anton pour s'assurer que tout allait bien, Philippine revint dans la chambre à coucher, se déshabilla et se glissa dans le grand lit commun. Elle n'avait fait chambre à part qu'une fois depuis leur mariage et leur emménagement rue Lalo, quand elle avait eu la grippe, l'an passé. « Il n'est pas dit qu'on doive partager les microbes », avait-elle expliqué.

Elle huma l'air un instant.

— Tu ne te sers jamais de nos eaux de toilette, observa-t-elle.

— Non.

— Tu ne les aimes pas ?

— Je n'aime pas les eaux de toilette en général. Dans ma jeunesse, les hommes en mettaient quelques gouttes sur un mouchoir qu'ils déployaient pour chasser une odeur importune. Maintenant, ils s'en aspergent comme les femmes. Je trouve que c'est discourtois.

— Discourtois?

— En fait, c'est une façon de tenir les autres à l'écart, de refuser leur odeur, c'est-à-dire leur identité.

Frappée par cette observation, Philippine songea qu'elle non plus ne se servait pas des parfums qu'elle vendait aux autres femmes. Nuit blancheétait avec Frisson l'un des plus prisés du monde. Toutes les femmes, ce soir, s'en étaient quasiment trempées; mais le flacon sur l'étagère de la salle de bains était presque intact : elle n'en mettait que quelques gouttes sur son soutien-gorge.

Se parfumer était donc discourtois. C'était un aspect de la vie moderne et du monde, parmi tant d'autres, sur lequel elle se trouvait en accord avec son mari. Sur quoi elle profita du peu qui lui restait de nuit.

Au petit déjeuner, ils écoutèrent les nouvelles à la radio, en compagnie de la nourrice et de Marc, huit ans, prêt pour l'école. Résistant à ses préjugés, Philippine avait consenti à l'inscrire dans un établissement pour gosses de riches, au risque, selon elle, de lui inculquer des comportements de morveux. Mais l'opinion d'Arminius l'avait emporté : mieux valait qu'il n'eût pas à se sentir plus tard désavantagé par une éducation primaire.

— On ne peut pas feindre qu...
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