Nougaro, une vie qui rime à quelque chose
EAN13
9782809801996
ISBN
978-2-8098-0199-6
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
ARTS ET SPECTAC
Nombre de pages
634
Dimensions
10 x 10 x 2 cm
Poids
962 g
Langue
français
Code dewey
780
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Nougaro, une vie qui rime à quelque chose

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Archipel

Arts Et Spectac

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eISBN 978-2-8098-0959-6

Copyright © L'Archipel, 2009

À Claude Nougaro,
dont je n'oublierai jamais ni l'affection ni le talent.

PRÉFACE

L'œuvre de Claude m'a marquée par sa poésie, sa musicalité et la sensualité qu'il dégageait sur scène. À l'heure où l'on se contente souvent d'harmonies simplistes, j'apprécie plus encore sa musique riche et subtile qui unissait le classique – auquel je fus très tôt initiée par mon père –, le jazz et les rythmes africains et brésiliens. Son éclectisme et sa culture m'ont séduite, mais aussi la pureté et l'entièreté du personnage.

Nous étions liés par une relation forte et sincère. La diplomatie n'existait pas entre nous. De plus, il y a en moi une part de virilité qui faisait écho à la féminité qu'il manifestait parfois, à la scène comme à la ville. Je n'ai jamais eu l'impression que nous étions séparés par une différence de sexe. Sur ce plan-là, nous nous trouvions sur la même longueur d'onde.

Je l'ai d'abord découvert vers l'âge de dix ans. Il chantait à la télévision « La Mutation » : « Tu seras l'homme et moi la femme... » Une chanson qui m'a tout de suite interpellée. Puis, au cours de mon adolescence, je suis devenue une vraie groupie de Claude, que je suivais à la trace. Une des périodes de sa carrière qui m'a le plus marquée correspond à son album Locomotive d'or. À ce moment-là, je suis allée l'écouter pour la première fois au palais des Beaux-Arts de Bruxelles.

Par la suite, il s'est produit dans la région de Verviers. Je me souviens que j'ai supplié mon père, alors directeur du conservatoire de cette ville, de lui remettre une cassette de mes chansons. Quelques mois plus tard, je recevais une lettre sublime de Claude, à la fois critique et enthousiaste. Il sentait poindre le talent derrière les « tarabiscotages complaisants » de mes textes. Ainsi m'a-t-il encouragée à les rectifier pour qu'ils s'adressent plus directement au public. C'était dur, mais tellement positif !

Ce fut en tout cas le début d'une grande histoire. Un soir, il est venu m'écouter au Tire-bouchon, un café-théâtre montmartrois situé près de l'avenue Junot, où il habitait. Conquis, il m'a proposé d'interpréter quelques chansons pendant son spectacle, en m'offrant le privilège d'être accompagnée par ses musiciens ! Je n'oublierai jamais le premier concert que nous avons donné ensemble, à Aulnay-sous-Bois ! Comme je ne m'étais jamais produite dans une salle aussi grande, je tremblais de trac. Il m'a présentée en des termes élogieux et je suis arrivée sur scène, avec ma guitare, face à un public qui m'a réservé une ovation ! Il m'a alors invitée à chanter pendant une semaine au centre culturel de Créteil. Ensuite, j'ai assuré sa première partie au New Morning, puis à l'Olympia, à l'occasion d'un concert exceptionnel pour la recherche contre le cancer.

Il me revient en mémoire une première anecdote « piquante ». Nous étions à Marseille, où Claude dégustait des oursins, un plat qui m'écœurait ! Et il m'a dit: « Si tu n'en manges pas, je te tue ! » Alors, pour lui faire plaisir, j'ai dû me résoudre à goûter à ces oursins. Et depuis, j'en raffole !

Quand je suis arrivée à Paris, je n'avais pas de domicile fixe. Claude Lemesle m'offrait souvent l'hospitalité et, de temps à autre, Nougaro m'accueillait dans sa maison de l'avenue Junot. Une nuit, je dormais à poings fermés quand il a pénétré dans ma chambre à 5 heures du matin pour me dire : « Prends ta guitare, j'ai une idée ! » Je jouais de mon instrument pendant qu'il tentait de mettre des mots sur une de mes compositions. Le refrain lui avait inspiré un début de texte : « Ça va pas, papa », qu'on a essayé de développer sans jamais y parvenir. Finalement, cette chanson inachevée s'est retrouvée sur H.L.M. (1986), un album que j'ai enregistré avec Steve Houben et Charles Loos, au cours d'une période où je chantais du jazz vocal.

Comme il se doit, j'ai aussi vécu avec Claude quelques soirées bien alcoolisées ! Alors que je n'avais qu'une vingtaine d'années, il m'emmenait faire la tournée des boîtes de nuit. Je me souviens d'avoir échoué dans des endroits glauques et épiques ! Mais, grâce à lui, j'ai également eu le privilège d'assister à des spectacles d'Al Jarreau ou Herbie Hancock, avec qui nous dînions ensuite. Ainsi me suis-je retrouvée face à des légendes vivantes !

Un soir, Claude, qui était de mauvaise humeur, a refusé de me présenter au public du New Morning. « Qu'elle aille se faire voir ! », disait-il à Jean-Pierre Brun, son manager. C'était un homme « attachiant » qui pouvait se montrer doux, mais aussi redoutable ! D'ailleurs, à partir du moment où il avait bu un coup, il passait directement du « Je t'aime » au « Je t'encule ». Avec lui, il n'y avait pas de demi-mesure !

À une époque, j'étais amoureuse d'un Brésilien qu'il a hébergé chez lui. Toute la soirée, il a fait boire ce pauvre garçon jusqu'à ce qu'il vomisse ses tripes. Le lendemain matin au réveil, Claude était fort satisfait de ses performances : il avait réussi à déstabiliser ce beau et grand jeune homme ! Il faut dire qu'il était terriblement complexé par sa petite taille, comme je l'étais moi-même par mon poids. Même si nous ne l'avons jamais vraiment verbalisée, je crois que cette douleur commune nous a unis dès le premier jour.

Claude m'a fait un cadeau du ciel. À un moment où il s'est su très malade, il a accepté de participer à un portrait retraçant ma carrière réalisé par Benoît Vlietinck, de la RTBF. Alors qu'il refusait toutes les interviews ! Et j'ai appris que, passionné par le sujet, il avait parlé de moi pendant plus d'une heure ! J'en ai été très flattée.

Jusqu'à la dernière minute, je n'ai pas voulu croire à sa disparition. Comme mon père, Claude souffrait d'un cancer du « pancréateur », une maladie qui, dit-on, atteint souvent les créateurs en mal de reconnaissance. Et, à mon avis, Claude n'a pas été estimé à sa juste valeur, ce qui m'a toujours semblé injuste ! D'autant que, lorsqu'il est parti, il est subitement devenu un génie aux yeux de ceux qui l'avaient ignoré de son vivant ! En même temps, je me console en me disant qu'il a bénéficié du respect des connaisseurs et des mélomanes avertis, qu'il a rencontré les musiciens les plus brillants de son temps, et qu'il a écrit une quantité de superbes chansons...

Claude était avant tout un esthète, un serviteur de la beauté, qu'il privilégiait par rapport à la bonté. Un être qui...
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