Saladin, Chevalier de l'Islam
EAN13
9782809800906
ISBN
978-2-8098-0090-6
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Histoire
Nombre de pages
312
Dimensions
10 x 10 x 2 cm
Poids
100 g
Langue
français
Code dewey
956.014
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Saladin

Chevalier de l'Islam

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eISBN 978-2-8098-1116-2

Copyright © Éditions de l'Archipel, 2008.

L'Empire de Saladinen 1190

AVANT-PROPOS

Yousouf Salah el-Dine, « Joseph Arme de la foi » ou « Honneur de la Foi », selon les auteurs, plus communément appelé Saladin en Occident, est l'un des héros arabes par excellence ; mais il est très tôt entré dans la galerie des héros internationaux, aux côtés d'Alexandre, de Gengis Khan, de Garibaldi, de Bolivar. « J'ai vu Saladin, hautain, solitaire », écrit déjà Dante dans la Divine Comédie, où il place le paladin de la foi islamique dans les Limbes, en compagnie de philosophes grecs et arabes, c'est-à-dire de grands esprits qui n'ont pas eu l'occasion d'embrasser la foi chrétienne. Destin paradoxal pour un personnage qui s'était, selon l'Histoire et la légende, illustré par la guerre sainte contre les chrétiens. Il se peut, d'ailleurs, à en juger par la place qu'il tient dans les romances du Moyen Âge, qu'il ait enflammé les imaginations occidentales plus que les orientales.

Brasier tenace. Lorsqu'il se rendit sur sa tombe, après la prise de Damas, en 1920, le général Gouraud s'écria, dans une envolée épique : « Nous voici de retour, monsieur le Sultan ! » Et l'effigie du héros orne évidemment les bank-notes syriens d'aujourd'hui.

Depuis quelque huit siècles, cette effigie est au cœur d'une superproduction mentale collective, de part et d'autre de la Méditerranée, immense mêlée en Technicolor où l'on distingue des guerriers portant la croix rouge sur fond blanc, levant le sabre contre des barbus casqu és. On reconnaît çà et là dans cette empoignade des personnages célèbres et populaires, Richard Cœur de Lion, Saint Louis, un roi de Jérusalem, on ne sait plus lequel. Et, toujours splendide sur son destrier aux naseaux fumants, le preux Saladin, incarnation du courage et de l'honneur, revendiqué par les musulmans comme le défenseur de la foi et salué par ses adversaires mêmes comme un héros de la chevalerie.

Une fantasmagorie sans rapport avec la réalité, comme toutes les autres.

Après que certains auteurs de ces romances lui eurent prêté une ascendance aristocratique française par sa mère, Saladin fut sacré « saint musulman » par le grand historien anglais Edward Gibbon. Dans les temps modernes, il a suscité une remarquable quantité d'ouvrages, dont la bibliographie en fin de ces pages n'offre qu'un reflet bien incomplet.

Tel qu'il est décrit à l'envi par plusieurs textes modernes et anciens, le personnage même justifierait au moins en partie la fascination qu'il exerce depuis des siècles : courageux, généreux, dévot, ascétique, capable de la plus grande mansuétude, il incarnerait l'idéal éternel du chevalier défenseur de la juste cause. Saisi par le lyrisme hagiographique, un auteur français, Louis-François-Claude Marin, censeur royal et de la Police, secrétaire général de la Librairie et des académies de Marseille et Nancy, écrivait même ceci en 1758, dans son Histoire de Saladin, Sulthan d'Égypte et de Syrie : « La douceur, l'humanité, la bienfaisance, la Religion, la Justice, la libéralité formaient son caractère particulier. »

Cependant, quand Saladin ordonne de brûler les Arméniens du Caire avec de la poix ou quand il fait incendier le quartier de Mansouriyeh, également au Caire, où vivent les régiments noirs fatimides, révoltés par l'assassinat de leur général, quand il égorge de ses mains le vizir fatimide Chawar ou l'impudent Renaud de Châtillon, anciens et modernes glissent discrètement sur l'épisode. Une pudeur soudaine retient même des historiens modernes quand il leur faut évoquer le massacre de huit cents soldats francs de la garnison du château des Chagrins, dont les arbalétriers qui contrariaient les archers musulmans, tous égorg és par « des volontaires et des ruffians assemblés ». De même qu'il existe une pensée « politiquement correcte », une convention « historiquement correcte » semble s'imposer dès que l'on écrit sur Saladin, version académique du précepte de mortuis nil nisi bonum.

Elle n'avait pas lieu de régner sur ces pages.

Maints autres épisodes de sa vie appellent à nuancer le portrait décidément enluminé qui s'est imposé au fil des siècles. Plusieurs de ses biographes contemporains ont rapporté des traits attachants, que l'on retrouvera aussi dans ces pages. Mais la légende n'est pas notre propos, sinon comme fait lui-même historique.

Notre recherche de Saladin vise à établir son actikôn, son rôle historique, la nature et les conséquences du djihâd dont il se voulut le meneur, en son temps et plus tard.

Le titre de gloire principal de Saladin est la reconqu ête de Jérusalem en 1187, exploit devenu symbolique et dont le retentissement se poursuit jusqu'à ce jour, mais qui n'a pas suffi à l'arracher au charivari de l'hagiographie dominante pour le situer avec quelque précision dans l'Histoire, au sens moderne.

L'entreprise est, en effet, difficile, car nous ne savons presque rien du personnage et très peu de sa famille. Si l'on connaît le nom de son père, Ayoub, et celui du frère de celui-ci, Chirkouh, on ignore celui de sa mère. À l'exception d'Ismet el-Dine Khatoun, la veuve de son maître le sultan Nour el-Dine, qu'il épous...
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