Les Lisières

Olivier Adam

Flammarion

  • Conseillé par (Libraire)
    28 août 2012

    Quitté par sa femme et ses enfants, Paul Steiner, écrivain et scénariste, lutte contre la dépression. Il lui faut quitter la bretagne où il s'est installé pour revenir auprès de son père et d'amis perdus de vue. Il est alors confronté à la dure réalité: petits boulots, chômage, manque d'argent, citées désabusées...
    Une interrogation réussie sur notre époque contemporaine et la classe ouvrière.


  • Conseillé par
    26 septembre 2012

    Du plus loin qu’il s’en souvienne, Paul Steiner a toujours été en fuite. Il a fui des lieux -la banlieue grise où il a grandi, Paris et même la France-, des gens -sa famille, ses amis-, le travail -en devenant écrivain et scénariste pour ne plus être soumis ni à un chef ni à des horaires, son milieu -en quittant le monde ouvrier, et surtout il s’est fui lui-même, son mal-être, ce qu’il appelle sa « Maladie ».


    La quarantaine n’a pas calmé ses démons intérieurs et sa femme s’est lassée. Depuis 6 mois, Paul est donc séparé de Sarah. Il s’est installé dans un petit appartement avec vue sur cet océan qu’il aime tant, pas trop loin de la maison familiale mais ses enfants lui manquent et il est toujours éperdument amoureux de sa femme.
    Quand son frère l’appelle pour le sermonner et lui demander de venir s’occuper un peu de ses parents, c’est la mort dans l’âme qu’il retourne sur les terres de son enfance pour un voyage au pays des souvenirs.

    Un livre sombre et magnifique où l’on suit un homme dans sa quête de lui-même. Le retour dans la banlieue qui l’a vu naître et grandir va être l’occasion pour Paul de chercher chez ses parents, chez ses amis, les clefs qui expliquent sa vie d’adultes.
    On retrouve ici les thèmes de prédilection d’Olivier ADAM: la souffrance, la perte, la famille mais aussi la Bretagne et le Japon. Les troublantes similitudes entre l’auteur et son héros amènent à se demander où s’arrête la fiction et où commence la part autobiographique. Mais qu’importe puisqu’en parlant de lui, c’est aussi de nous qu’il parle, de nos rapports avec nos parents, de la France dans laquelle nous vivons avec ses problèmes en banlieue, le racisme, la gouvernance de Sarkhozy, la classe ouvrière qui se tourne vers Marine Le Pen…
    Paul est un héros émouvant, attachant malgré ses errances, ses erreurs. Il nous est proche quand il souffre, quand il se justifie, quand il aime, quand il espère et quand il se désespère.
    Encore une fois, Olivier ADAM signe un livre magistral, juste et poignant, profond et pudique. Un coup de cœur.


  • Conseillé par
    30 août 2012

    Autant le dire d’emblée, c’est la première fois que je referme un livre d’Olivier Adam sans crier que j’aie totalement aimé. Oui, moi qui suis une fan de cet auteur.
    Au Japon, un séisme provoque la catastrophe de Fukushima et partout l'apocalypse guettait. Et en France pas moins qu'ailleurs. La crise qui ne cessait de s'étendre, La Blonde, les affaires qui se multipliaient, l'obsession musulmane, l'Identité et la Nation, de vieux relents de Travail Famille Patrie. Quelque chose pourrissait peu à peu dans ce pays.
    Paul Steiner écrivain à succès et scénariste ne surmonte pas sa séparation avec Sarah la mère de ses deux enfants qu’il aime toujours. Dépressif et ayant tendance à noyer ses tourments dans l’alcool souffre depuis que Sarah l’a quitté. Son frère avec qui il a très peu de contacts l’appelle pour venir à V.. Paul doit quitter la Bretagne pour quelques jours. Un retour aux sources sans joie à V. une ville de la banlieue parisienne où il a grandi et où vivent toujours ses parents. Leur mère est hospitalisée suite à une fracture du fémur et son père retraité, un ancien ouvrier, ne peut pas se débrouiller seul.

    A V., il retrouve certains de ses anciens copains et copines. Eux ne sont pas devenus écrivains mais enchaînent les galères, les CDD, les boulots à temps partiel avec la vision d’un lendemain bouché. Résignés, n’ayant plus la force de croire en avenir meilleur, en colère que personne ne comprenne leurs soucis, amers en repensant à l’insouciance qu’ils avaient étant adolescents.Toutes ces années passées ensemble à V. ne semblent ne plus compter pour eux. Il n’est plus un des leurs, lui avec son côté écrivain social en prise avec la réalité du monde alors qu’il habite une belle maison au bord de la mer sans avoir de problème d’argent et dont un des livres a été adapté au cinéma ( l’histoire d’une fille qui cherchait son jumeau). Sans compter son père qui l’a accueilli avec indifférence et s’apprête à voter F.N..

    La banlieue, le racisme sous diverses facettes, la crise, les différences entre les personnes qui habitent les HLM et les cités pavillonnaires mais aussi une France profonde, âgée, enfermée sur elle-même qui tremble de peur au simple mot immigré… Alors, oui, avec une écriture concise et sans fioriture, Olivier Adam dépeint avec justesse une fracture sociale qui existe bel et bien. Le mal-être qui grignote, avance et la déshumanisation qui progresse. Alors pourquoi mon manque d’enthousiasme ? Parce qu'Oliver Adam greffe d'autres thèmes déjà abordés dans ses précédents romans. Paul a fait une anorexie à l’adolescence et en revenant à V., il découvre un secret de famille qui en serait la cause (j’ai eu beaucoup de mal à y croire). La fille dont il était amoureux est devenue est une mère de famille qui n’en peut plus de son quotidien bien huilé.

    Je ne demande pas à Olivier Adam d’écrire des bluettes sentimentales mais juste de ne pas servir au lecteur des thèmes qu’il a déjà (et souvent) exploités.


  • Conseillé par (Libraire)
    28 août 2012

    Tourments

    Paul, 40 ans, s'est séparé de femme, depuis environ 1 an, et fait, peu à peu, le bilan de ses absences en tant que père, de ses vides et incompréhensions (père, mère, frère, amis d'enfance, etc.)
    Un homme "usé et usant" : ainsi se définit-il.
    Entre coups de bambous et grande tristesse, il prend du recul, presque malgré lui, vers ce qui va lui permettre d'essayer d'analyser toutes les lisières de sa vie !
    Cet homme, tourmenté depuis toujours, va-t-il les dépasser ou s'y enfermer ?